dimanche 11 décembre 2011

Sur une soi-disant résolution secrète adoptée par le CCI

Je me dissocie de ce texte. Pour moi ce qui est le plus important de critiquer c’est le fait qu’un groupe comme le CCI dit : » Dans ce cas, effectivement, il sera préférable que le BIPR disparaisse et notre but sera de tout faire pour pousser à sa disparition' comme vous le dites si bien. Il est clair, évidemment, que pour atteindre ce but nous emploierons exclusivement des armes appartenant à la classe ouvrière en nous interdisant, cela va de soi, le mensonge et la calomnie. » Voir la réponse du CCI à A. pour Klasbatalo surtout le point 5. La question que la résolution soit secrète ou pas est tout à fait secondaire et mets les deux, le débat entre disparition du BIPR et le secret ou non de la résolution, sur le même pied et ne sert qu’à mettre de la confusion et diminuer le rôle infâme du CCI vis-à-vis de la Gauche communiste. À voir aussi le commentaire que j'ai mis à la fin du texte.

Steve membre des CIK

Ce document se veut une réponse au brouhaha semé par la parution d’un texte de la Fraction de la Gauche Communiste Internationale dans son Bulletin Communiste International de Septembre 2011, et une réponse à la confusion générale qui en découle. Il se veut une prise de position matérialiste par-rapport aux trois groupes impliqués dans cette affaire, c’est-à-dire le CCI, Controverses, et la FGCI. Ce texte est un rappel à l’ordre et un rétablissement de la méthode historique du prolétariat par-rapport à la discussion entre groupes marxistes issus de la méthode matérialiste dialectique. Elle ne se veut en aucun cas une dénonciation de ces trois groupes, mais plutôt une mise en garde sur la façon d’articuler et de dénoncer les positions politiques d’une organisation révolutionnaire appartenant au seul héritage marxiste que représente la Gauche Communiste ; qui est également le seul courant révolutionnaire du prolétariat.

Ce texte a également été mis à jour. En premier lieu, nous l’avions écrit avant même que le CCI ne réponde à notre demande de clarifier ces alégations de la FGCI sur son forum de discussion. Nous l’avons donc modifié pour lui enlever son caractère anachronique et y avons inclus également une critique de la position actuelle du CCI par-rapport aux autres groupes qui constituent la Gauche Communiste historique.

Le contexte et les faits

En premier lieu Klasbatalo est un jeune groupe issu des acquis programmatiques de la Gauche Communiste, basé au Canada. Nous ne sommes affiliés à aucune des principales organisations du courant (CCI – PCI – TCI) mais revendiquons l’héritage général de la Gauche Communiste et partageons à la fois un accord politique avec la plateforme du Courant Communiste International (CCI) et à la fois avec celle de la Tendance Communiste Internationaliste (TCI). Aussi, en ce sens, nous ne connaissons pas personnellement les principaux militants de notre courant, et ne sommes pas forcément très au courant des diverses « tractations » survenant dans le milieu de la GC.

Récemment, la Fraction de la Gauche Communiste Internationale (FGCI) nous a fait part d’une « rumeur » concernant une résolution secrète qui aurait été adoptée par le CCI au cours de son 16ème Congrès et qui, grosso modo, en appelait à « mettre hors d’état de nuire » les autres organisations de la GC ; mais se concentrait principalement sur l’ancien Bureau International pour le Parti Révolutionnaire (devenu aujourd’hui la TCI). Nous avions alors demandé à la FGCI de nous tenir plus aux faits car, éventuellement, il s’agirait pour des groupes issus de notre courant, de dénoncer ensemble cette position politique tenue par une des plus importantes organisations de notre héritage programmatique.

Le 18 septembre 2011(note 1), sans autre avis à notre égard, la FGCI a publié dans son Bulletin Communiste International des extraits de cette soi-disant résolution secrète du CCI, en la dénonçant et en appelant ses militants à « s’élever contre elle ». Nous avons été si secoué à la lecture des extraits de cette résolution qu’un de nos membres a immédiatement mis le texte en entier de la FGCI sur notre blogspot et sur le CMAQ.

Voici les extraits publiés par la FGCI de cette soi-disant résolution :

« Tous les groupes du milieu politique prolétarien, sauf le CCI, sont traversés par la plus dangereuse crise depuis l’après-guerre … l’incapacité des groupes du milieu, à part le CCI, à être à la hauteur du défi de la nouvelle période historique » ; « Outre le BIPR, les autres groupes du milieu prolétarien ne sont plus capables de contribuer positivement au futur parti de classe, la priorité de notre intervention n’est plus de les aider à y contribuer… » ; « Il faut être conséquent : si on dit que les groupes du milieu politique prolétarien ont une attitude destructrice, il faut les discréditer politiquement » ; « Il faut que l’organisation soit la plus claire et homogène sur le but de notre politique vis-à-vis du BIPR : ce qui importe est de discréditer le BIPR … qu’il disparaisse sur le plan politique. Si cette politique aboutit à sa disparition physique, c’est tant mieux » ; « il faut utiliser les difficultés du forum du BIPR pour le discréditer » ; « …le CCI est la seule organisation existante capable de répondre aux besoins de l’avant-garde révolutionnaire » ; « seul le CCI aujourd’hui pose les fondations pour le futur parti que la classe devra faire surgir » ; « Puisque le CCI est aujourd’hui le seul groupe historique de la Gauche communiste capable de contribuer au futur parti mondial, le travail actuel de regroupement des forces révolutionnaires est d’abord et avant tout celui du renforcement politique, géographique et numérique du CCI » ; « …une organisation représentant la conscience historique, la méthode marxiste et l’approche organisationnelle qu’aujourd’hui seul le CCI peut offrir » ; « …si on dit que le milieu politique prolétarien a une attitude destructrice vers les nouveaux éléments, notre attitude doit être différente, il faut les mettre hors d’état de nuire… ».

Par ailleurs, après autres lectures de ces extraits en réunion, certaines questions ont commencé à germer pour Klasbatalo, des questions en ce qui a trait aux extraits de ce texte dans leur ensemble. En effet, cette soi-disant résolution – qui est tout simplement affligeante pour l’ensemble des groupes de la GC – avait-elle des fondements matériels sur lesquels elle pouvait s’appuyer ? Si oui, lesquels ? Les principales questions qui furent soulevées furent les suivantes :

- Pourquoi la FGCI n’a-t-elle publié que des extraits de cette résolution ?

- N’est-il pas dangereux de ne publier que des citations prises hors contexte de la sorte, dans le courant marxiste ?

- Est-ce que ça ne risque pas d’être désarmant pour le prolétaire de lire ceci sans les circonstances générales entourant la publication de ce texte ; sans avertissement ; sans au moins une mise en garde préliminaire, particulièrement si celui-ci est un nouvel arrivé aux positions de la GC en général?

- Y a-t-il donc des fondements matériels à toute cette affaire ?

Parce que, camarades, ces questions sont d’une importance capitale et ne peuvent être ainsi laissées en suspens ou au hasard. L’Histoire du mouvement ouvrier nous a démontré qu’une organisation révolutionnaire responsable devait agir très prudemment avec ce genre d’affaire ; et que même s’il ne s’agissait pas d’infiltration directe d’agents de la bourgeoisie pour nuire à son organisation, il s’agissait toujours au moins d’une pénétration de l’idéologie bourgeoisie, de ses méthodes et de son fonctionnement, à l’intérieur de son avant-garde révolutionnaire.

Or, durant ce temps, nous avons eu une rencontre informelle avec un membre du Groupe Internationaliste Ouvrier afin de recevoir des publications de la Tendance Communiste Internationaliste dont il est l’affilié nord-américain. Nous en avons profité pour aborder cette affaire de résolution secrète adoptée par le Courant Communiste International pour savoir si la TCI était plus aux faits par-rapport à ce document. Nous apprirent que la TCI était au courant depuis un moment et que c’était le groupe Controverses (nouvellement sorti du CCI) qui les avaient mis au courant de l’existence de cette résolution.

Bon, un troisième groupe impliqué. Maintenant, qui croire ?

C’est dans cet état de confusion que nous avons envoyé une lettre à la FGCI le 4 octobre passé qui faisait mention de cette soi-disant résolution pour tenter de clarifier toute l’affaire :

« D'ailleurs, nous avons beaucoup de questions par rapport à cette fameuse résolution du CCI. Vous voyez, n'étant pas en Europe, nous sommes un peu en retard sur les nouvelles... D'où avez-vous eu cette résolution du CCI? Avez-vous le texte complet de la résolution? Si oui, serait-il possible de nous l'envoyer? La résolution existe-t-elle seulement en français (ce qui impliquerait que de nombreux Membres du CCI n'en seraient même pas au courant!)?

De plus, nous avons une petite critique quant à la forme de votre intervention. Pourquoi vous n'avez pas publié la résolution au complet ou au moins des parties plus substantielles? Et il faut faire attention avec le CCI, il vous a déjà sali politiquement pour moins que ça, malheureusement! »

Aussi, la FGCI nous répond-elle le 6 octobre 2011 et nous dit ceci à-propos de cette soi-disant résolution :

« Malgré cela, il est une « confusion » que nous tenons à lever au plus vite. Il s'agit de la résolution du 16e congrès du CCI. Vous nous prêtez des intentions et un pouvoir que nous n'avons pas. Passons. Dans quelles conditions avons-nous reçu et ensuite décidé de publier cette incroyable Résolution ? Parlons franchement, vous nous pardonnerez : vous avez tendance à vous faire « des films », à délirer – le mot est trop fort – sur la réalité des choses et en particulier sur cette affaire.

Nous avons reçu ces extraits – et uniquement ces extraits – il y a un an maintenant par Controverses ; de manière indirecte puisque ce fut un ancien militant parisien du CCI qui nous l'a transmise avec leur accord. Nous avons alors demandé la résolution en entier et avons demandé si nous pouvions la dénoncer publiquement. Ce camarade nous a dit que Controverses préférait que nous attendions car il allait lui-même le faire dans son numéro 4. Celui-ci est sorti en novembre 2010... sans la résolution.

Nous avons alors renouvelé à plusieurs reprises notre demande directement à Controverses pour obtenir la Résolution en entier. Nous n'avons jamais reçu de réponse. Pour autant, et malgré notre impatience croissante, nous avons encore attendu une réponse, une explication, voire une réaction publique dans un Controverses n°5... qui n'est toujours pas sorti. Pourquoi une telle attitude ? Car - contrairement à ce que certaines de vos « confusions » ou incompréhensions sur notre attitude à leur égard, en passant nous n'utilisons plus le terme de parasite (Note(2) vous amènent parfois à croire – nous estimions qu'il importait de « donner une chance » - vous nous pardonnerez l'expression qui peut paraître condescendante – à ces camarades qui avaient voté cette résolution infâme de la dénoncer et de s'en libérer ; d'effacer cette tâche qui les salit. Ils auraient alors, soyez-en convaincus, reçu tout notre appui et nous n'aurions pas hésité à nous mettre à leur côté, y compris physique si nécessaire, en cas d'attaque du CCI. Visiblement, ces camarades ont fait le choix de se taire. Que, au delà de la peur de l'affrontement politique chez eux, nous y voyons aussi et surtout une complicité politique dans l'entreprise de liquidation du camp en cours actuellement ne devrait pas vous étonner...

Toujours est-il que nous avons attendu près d'un an. N'est-ce pas là un signe évident de notre prudence et de notre patience ? Et ce n'est qu'à partir de ce long délai, et face au silence scandaleux de tous ceux qui détiennent ce document, que nous avons décidé de publier ce que nous avions en notre possession. Fallait-il continuer à garder le silence ?

Voilà donc, nous l'espèrons, quelques éléments qui vous permettront d'y voir un peu plus clair. D'ailleurs, sur ce point, et dans la mesure où vous pourriez douter de notre honnêteté sur la question – cf. le PV de discussion(note3) -, nous avons gardé toutes les correspondances envoyées aux uns et aux autres, et en particulier à Controverses. »

La Gauche Communiste n’est pas un Vaudeville

Cette lettre de la FGCI nous laisse tout simplement stupéfait ! D’abord, l’inconséquence avec laquelle elle la rédige est quelque peu indigne d’une organisation révolutionnaire sérieuse. En premier lieu, elle nous dit qu’on lui prête un « pouvoir qu’elle n’a pas ». Quelle organisation révolutionnaire sérieuse peut affirmer qu’elle n’a pas de pouvoir politique ? Quoiqu’en pense la FGCI, dès qu’un groupe possède un organe de presse, ou un quelconque autre organe pour se faire entendre par notre classe, aussi infime soit cet organe, alors ce groupe possède déjà un pouvoir que le prolétaire pris isolément ne possède pas et devient ipso facto responsable de sa ligne politique, de sa conduite ; possède un rôle, donc, par-rapport à ce prolétaire.

Maintenant, pour ajouter à la stupéfaction, les conditions dans lesquelles la FGCI a reçu cette « résolution» (en réalité « des extraits de cette ») n’ajoute qu’à la confusion qu’ils aimeraient tant chasser de la Gauche Communiste dans son ensemble. En effet, la FGCI a :

« reçu ces extraits – et uniquement ces extraits – il y a un an maintenant par Controverses ; de manière indirecte puisque ce fut un ancien militant parisien du CCI qui nous l'a transmise avec leur accord. »

Premièrement, il ne s’agit que d’extraits, sans contexte, que vous avez décidé de publier malgré le fait que Controverses ne vous avait pas envoyé la soi-disant « résolution » intégrale. Deuxièmement, vous l’avez reçu de manière indirecte par un ancien militant parisien du CCI. Ouf, camarades, on commence à s’éloigner drôlement de la méthode matérialiste à procéder ainsi. Vous n’êtes pas sans savoir que les organisations révolutionnaires subissent non seulement les manoeuvres directes de la bourgeoisie pour contrecarrer celles-ci ; mais qu’elles les subissent aussi de façon indirecte en évoluant et en tentant de se maintenir programatiquement intacte dans un environnement qui lui est en permanence hostile : la société capitaliste. Troisièmement, vous semblez être aux faits que les membres de Controverses auraient eux-mêmes voté cette résolution ; la FGCI ne pense donc pas qu’il aurait été important de le souligner dans votre dénonciation de la dite-résolution ?

Vous accusez Controverses de ne pas avoir pris sa responsabilité devant la classe en ne publiant pas la résolution qu’elle était supposée avoir dans son intégralité. Vous nous dites combien vous avez été patient à leur égard et que cette patience montre à quel point vous avez agit avec prudence. Camarades, nous sommes pleinement en désaccord avec vous. La patience n’est aucunement un signe de prudence. Elle n’est qu’une aptitude à se contenir face aux attentes. La prudence, elle, est un concept qui dicte une attitude, une façon de percevoir et de se comporter dans une situation donnée. Prudence et patience rime souvent ensemble mais ne sont pas synonyme. Qu’un individu ait décidé de traverser une autoroute à pieds, et qu’il attende un an pour le faire ; est-ce que son acte devient par le fait-même plus prudent lorsqu’il s’élance pour la traverser? Il a peut-être moins de chance de se frapper par une voiture parce qu’il a pu étudier plus de données avant de faire le saut ; n’empêche que le fait de traverser demeure, aujourd’hui et demain, toujours un acte imprudent.

Maintenant, la seule position matérialiste concernant cette résolution est effectivement si les camarades de Controverses ont réellement voté(Note4) cette résolution et sont directement concernés par celles-ci. Mais comment la FGCI en est-elle si sure si elle ne semble aucunement être en mesure d’avoir un quelconque contact avec ceux-ci comme nous le dit sa lettre :

«Nous avons alors renouvelé à plusieurs reprises notre demande directement à Controverses pour obtenir la Résolution en entier. Nous n'avons jamais reçu de réponse. »

Peut-être la FGCI sait-elle effectivement que les membres de Controverses ont directement voté cette résolution infâme ? Alors tant mieux, on tombe des nues. Cependant, si c’est le cas, le prolétariat aimerait peut-être le savoir également, parce que les citations prises sans ce contexte positif laissent la classe ouvrière sur sa faim, comme un mauvais film justement ! Aussi, si Controverses avait signé cette résolution et qu’elle souhaitait la dénoncer, alors qu’elle le fasse ou qu’elle se taise ! Envoyer celles-ci par extraits à tous et chacun n’est pas la méthode qu’une organisation révolutionnaire sérieuse devrait employer, car elle sème et entretien ainsi la confusion au sein de la Gauche Communiste, et suivant au sein du prolétariat, par un jeu de coulisse, d’intrigue, de secret. En faisant ainsi, Controverses manipule confusément, de façon plus ou moins directe, les autres groupes de la GC ce qui en fin de compte ne sert que les intérêts de la bourgeoisie.

Au moment où la FGCI a publié les extraits de cette résolution, si elle n’était pas absolument certaine que les camarades de Controverses l’avait voté, alors comment réellement savoir si celle-ci existait ou non ? À cet instant, il s’agissait toujours d’une résolution secrète : comment peut-on dénoncer une résolution secrète, si on n’a aucune preuve concrète de son existence matérielle ?

La Tendance Communiste Internationaliste était au courant de celle-ci. Est-ce qu’elle l’a dénoncé publiquement ? Non. Pourquoi l’aurait-elle fait puisqu’elle n’est sure de rien à-propos de cette résolution. N’est-ce pas en dénonçant un secret dont on n’est pas plus aux faits qu’on se met les pieds dans les plats et qu’on entretient la confusion, tel le jeu du téléphone arabe? Et même lorsqu’on dénonce un secret, la personne impliquée peut toujours nier le secret comme inexistant. Aussi, si Controverses n’a pas voté cette résolution ; qu’une tierce personne lui en donne une copie, et que, par la suite, Controverses l’envoi ainsi à tous et chacun… Alors Controverses commet une bourde monumental et se rend coupable de semer la confusion dans notre classe.

En effet, le terrain politique du prolétariat n’est pas un terrain composé d’intrigues, de manoeuvres politiques, ou de jeux de coulisse comme c’est le cas du terrain de la bourgeoisie. La Gauche Communiste n’est pas un joyeux vaudeville pour la bourgeoisie. Le groupe Controverses, en agissant comme il l’a fait, a exactement joué le rôle que la bourgeoisie aimerait qu’il joue, c’est-à-dire un jeu contraire aux intérêts du prolétariat qu’il est censé défendre. Et la FGCI, quant à elle, est tombée elle aussi dans le panneau en permettant que la contre-offensive idéologique bourgeoise s’infiltre d’avantage au sein de notre milieu, en semant le doute, la confusion, les qui-propos ; en divisant encore d’avantage par le bris d’une confiance de plus en plus fragile qui unit les groupes de notre courant. Les secrets n'appartiennent pas à la méthode matérialiste dialectique du Marxisme et ont toujours été historiquement l'affaire des classes au pouvoir et de la bourgeoisie! Aussi, lorsque la FGCI nous demande : « fallait-il continuer à garder le silence ? » ; aussi lourd soit le silence et l’envie de tout dénoncer publiquement cette soi-disant résolution ; la réponse est « oui », il aurait fallu – dans le contexte que vous avez-vous-mêmes produits – garder le silence… Au moins jusqu’à ce que la FGCI ait plus de fondements matériels pour dénoncer cette politique du CCI ; afin, évidemment, de ne laisser aucune porte de sortie à celui-ci en vue de justifier une politique complètement abérante à l’égard de la GC !

Critique de la position du CCI et Conclusion

Ce texte se voulait d’abord un rappel à l’ordre pour les groupes de notre courant. En effet, ce n’est ni la première fois, ni la dernière qu’une organisation révolutionnaire subit des manoeuvres de la bourgeoisie. Il faut être plus prudent que les agissements de coulisse de Controverses, et la dénonciation publique de la FGCI sur un manque de fondement matériel, lorsqu’on se veut réellement un groupe issu du Marxisme. Est-ce le CCI avait réellement adopté une résolution secrète lors de son 16ème Congrès ? Qu’à ce moment, le CCI se soit prononcé publiquement à cet effet ou non, le silence de sa part n’aurait pas forcément été une preuve matérielle de sa culpabilité devant le prolétariat. Devant son silence et l’incertitude de cette résolution secrète, la position que nous aurions dû adopter en tant qu’élément révolutionnaire est d’en combattre toutes les manifestations ; toutes les attitudes non-fraternelles qu’auraient pu adopter le CCI face aux autres groupes de la Gauche Communiste (par exemple, quelque interruption d’une réunion de groupes quelle qu’elle soit, ou quelque menace physique de nos camarades). Car les extraits publiés par la FGCI, qu’ils soient vrais ou pas, n’appartiennent pas à notre courant politique et sont donc, ipso facto, étranger à la méthode prolétarienne marxiste.

Lorsque le CCI répond finalement sur son forum, à la suite de notre demande d’éclaircissement par-rapport à cette « résolution », que certains extraits publiés par la FGCI seraient en effet des citation connues de tous ses membres d’une résolution du Congrès du CCI, alors que d’autres extraits ne seraient que des interventions orales de camarades et n’avaient jamais été adoptées en Congrès, le CCI ne nie donc pas les allégations de la FGCI, ce qui prouve hors de tout doute son sectarisme ; mais il réussi tout de même à garder sa « crédibilité » politique face à une dénonciation publique de la FGCI – laquelle tenait d’ailleurs plus à du donquichotisme – manquant tout simplement de fondements matériels.

Nous ne pouvons qu’être en désaccord complet avec cette position du CCI qui nous paraît non seulement des plus sectaires mais également à forte tendance stalinienne. En réalité, l’attitude du CCI, par-rapport aux autres groupes de la GC, ne représente que la très dangeureuse position du parasitisme politique poussé à son paroxysme, en pleine hypertrophie politique. Cette position devrait être étrangère au Marxisme puisqu’elle peut facilement s’avérer une atteinte à la dialectique avec cette tendance qu’elle a à museler dans le discrédit ses fractions ou les groupes près de ses positions politiques. Elle ne tend pas à favoriser la discussion, qui est essentielle, pour les éléments révolutionnaires. Nous ne comprenons pas comment le CCI arrive à percevoir l’ensemble du courant politique issu des fractions de Gauche. En effet, puisque nous partageons la même dimension historique, un coup porté contre une de nos organisations est un coup porté contre le prolétariat. La faillite sectaire ou opportuniste d’une de nos organisations-mère est plus qu’une perte pour l’ensemble de notre classe ; c’est pour le prolétaire une trahison et une atteinte à sa confiance en la solidité des principes marxistes ; bref, c’est tout le programme de la Gauche Communiste qui en souffre. Rappelons d’ailleurs au CCI que lorsque le PCI s’était trouvé en complète débandade dans les années quatre-vingts, celui-ci continuait d’intervenir et de critiquer les positions du PCI sur le plan programmatique, afin de le faire sortir de son marasme et de le ramener sur la droite ligne des positions prolétariennes marxistes.(Note5)C’était alors la façon fraternelle d’intervenir, débarassée de tout sectarisme politique, pour dénoncer les positions politiques de plus en plus nationalistes et dégénérées du PCI.

Maintenant, il faut accepter le fait qu’un groupe révolutionnaire prolétarien n’est pas infaillible et que des erreurs, des errements, ou des positions éronnées, sont inévitables dans le long processus qui doit mener à la Révolution. Aussi, le rôle des groupes révolutionnaires issus du même courant, s’ils se veulent fraternels et s’ils ont réellement les intérêts du prolétariat à coeur, doit être de remettre le groupe en difficulté sur la droite ligne contre ses incartades politiques ; doit être d’éliminer tout relent de confusion qu’un groupe aurait pu provoquer ; doit également être de combattre tout relent de sectarisme et d’opportunisme politique. Le groupe en question devrait être remis sur pieds par les camarades autour de lui pour qu’il puisse poursuivre la route des discussions, de la clarification programmatique ; pour qu’il puisse poursuivre la voie du regroupement en maintenant intact le programme prolétarien ! Qu’il soit dit qu’avec toute montée des luttes de notre classe viennent également une plus grande tentative d’infiltration par les agents politiques de la bourgeoisie et une plus grande contre-offensive idéologique bourgeoise provoquée involontairement par des prolétaires mal aguerris aux positions marxistes qui se joignent au camp prolétarien. C’est notre rôle, en tant que groupe révolutionnaire, de veiller les uns sur les autres et de s’aider politiquement à pallier à ce genre d’épreuves puisqu’à la fin, nous nous rencontrerons tous au sein du même Parti.

Klasbatalo

Note (1) Nous étions dans un contexte d’élargissement et d’approfondissement d’un travail comme FGCI-Klasbatalo. La publication unilatérale du texte de la FGCI, sans nous en faire part au préalable, histoire de travailler en commun justement, nous avait fortement surpris.

Note(2) Nous nous demandions si la FGCI était toujours en accord avec la conception du parasitisme politique telle que développée par le CCI au cours des années 90. Elle nous dit qu’elle n’emploie plus le terme, mais ne la cependant jamais dénoncé publiquement ; sachant que tous ses membres ont participé à son élaboration du temps où ils étaient membre de l’organisation, ne devraient-ils pas se prononcer contre celle-ci si elle est maintenant en désaccord avec l’emploi de ce concept? ? Notamment, si on prend en considération le fait que le contenu de la résolution secrète du CCI est l’expression de l’application des thèses sur le parasitisme politique poussée à son paroxysme, la FGCI a manqué ici une bonne opportunité de revenir sur ces positions complètements opportunistes et sectaires.

Note(3) Cette référence est un Procès Verbal d’une réunion de Klasbatalo le 25 septembre qui fut envoyé dans son intégralité à la FGCI, et qui posait plusieurs questions à tirer au clair concernant la FGCI.

Note(4) Nous avons envoyé un courriel aux camarades de Controverses concernant cette affaire et, à ce jour, nous attendons toujours plus de précision de leur part.

Note(5) «Il ne serait pas trop tard pour le PCI de se ressaisir, à condition qu'il ait la force et la volonté de regarder la réalité en face, de réexaminer les leçons du passé, de revoir de façon critique ses propres origines. » RI no. 32, 1983.