lundi 4 décembre 2006

Petite histoire du Just in time


Il y a environ une vingtaine d’années, les entreprises de production, en très grande majorité ont décidé pour être plus concurrentielles de diminuer énormément la grandeur de leurs d’entrepôts sinon de les éliminer complètement. Cela diminuait leurs dépenses, leur fonds de roulement (cash flow) et leurs nombres d’ouvriers et ça augmentait leur profit. Le nombre d’ouvriers et d’ouvrières ayant diminué, leur exploitation est devenue plus grande étant donné que la production était la même.
Pour avoir leurs pièces et produits ces hommes et femmes d’affaires avaient besoin que les transporteurs arrivent just in time pour la production.
Conséquences
- Plus de camions sur les routes qui polluent. - Les infrastructures qui se dégradent deux fois plus vite comme les ponts. - Leur État réparera leur destruction en faisant payer davantage les travailleurs avec par exemple la mise en place de la TPS et de la TVQ.
Nous pourrions donner des milliers d’exemples de ce type de destruction de la nature, de la vie humaine, de la santé, etc. afin de maintenir ou augmenter leurs profits. Seule la classe ouvrière peut nous débarrasser complètement et internationalement de ces parasites accumulateurs de profit. Et s’il le faut prendre congé d’eux, pas juste une journée mais pour toujours. La constitution du parti mondial du prolétariat, un parti anti-stalinien en est un premier pas.
Des communistes internationalistes, à Montréal

mercredi 18 octobre 2006

Un Monde en Guerre, et en Guerre de Classe!

À partir de maintenant, « vous êtes pour ou contre nous », lançait George Junior après les attentats du World Trade Center qui avaient secoué le soi-disant monde libre des États-Unis d‘Amérique. Cette logique binaire et manichéenne est en application depuis cinq ans avec des politiques qui rendent ce pôle de l’impérialisme mondiale de plus en plus puissant dans son agressivité à maintenir ses acquis stratégiques de par le monde, ou pour museler la critique sur son propre territoire (on pense par exemple à la Stratégie de Sécurité Nationale des É.U.A (1) et au Patriot Act).

Cet attentat épouvantable qui, en septembre 2001, provoqua la mort de milliers de personnes fut ainsi le prétexte d’une nouvelle guerre pour les États-Unis. L’agression qui fut perpétrée est complètement étrangère à l’action communiste, agissant contre la classe prolétarienne en attaquant des édifices où prolétaires et bourgeois se confondaient dans leurs activités quotidiennes. C’est ainsi que, pour la plus grande part, ce sont encore une fois des prolétaires qui ont subit l’assaut guerrier produit par la polarisation des tensions entre les puissances impérialistes mondiales. Il faut noter que les moudjahiddines afghans, les talibans, et le très fantomatique Al-Qaeda, sont des créatures politiques de la CIA et des services secrets pakistanais (ISI) ultimement conçus pour lutter contre la menace de l‘impérialisme soviétique dans les années ’60 et ‘80. Les talibans ont été soutenus en partie par l’armée pakistanaise et l‘ISI (qui fut lui-même financé par la CIA) pour être placés à la tête de l’Afghanistan afin de restaurer brutalement l’ordre dans un pays dévasté par la guerre.

Mentionnons qu’à cette époque, UNOCAL, une entreprise pétrolière américaine, est en négociation avec le régime taliban afin de faire acheminer les ressources pétrolifères de l’Asie Centrale vers le Pakistan au moyen d’un oléoduc qui traverserait l’Afghanistan. D’ailleurs, le consultant et lobbyiste employé par la pétrolière pour négocier avec les talibans n’est nul autre que Hamid Karzai, l‘actuel président du peuple afghan. En 1996 cependant, l’accord échoue et les relations entre les deux pays s’enveniment. Aussi, l’attaque contre les tours jumelles a offert la meilleure excuse aux États-Unis pour intervenir militairement en Afghanistan et placer ses pions dans une position stratégique pour le contrôle des ressources de la Mer Caspienne.

Depuis leur intervention en Afghanistan, les États-Unis ont impliqué davantage leur bloc impérialiste aux Proche et Moyen-Orient. Récemment, en octobre 2006, devant leur incapacité croissante à établir l’ordre en Afghanistan, les États-Unis ont remis le commandement suprême des forces d’intervention là-bas à l’OTAN (qu’ils contrôlent totalement)(2). Membre de l’OTAN, le Canada devrait compter près de 3000 soldats sur le territoire afghan en 2007. Harper a exprimé sa détermination pour que « le rôle du Canada dans le monde ne se limite pas à ce continent », tout en se vantant auprès de l‘administration Bush d‘avoir investi des milliards pour le renforcement de l‘armée canadienne. Des entreprises comme Bombardier ont d’ailleurs développé des drones et des ponts mobiles destinés à l’armée américaine. SNC-Lavalin fabrique de grande quantité de munitions pour les forces d’occupation en Iraq et en Afghanistan. C’est ainsi que l’impérialisme canadien se montre lui aussi de plus en plus agressif et se met en branle vers une déflagration mondiale.

Depuis la chute du bloc soviétique, le repartage de certaines zones stratégiques mondiale est en train de se déterminer et la polarisation des blocs impérialistes se précise davantage. Le 11 septembre 2001 n’a fait que confirmer la réalité du capitalisme qui est une marche perpétuelle vers la guerre pour le contrôle des ressources en vue de la production de valeurs d‘échange. Cette réalité n’est pas une option possible avec laquelle peut jongler les dictats du capitalisme (le choix entre la paix ou la guerre) mais bien une réalité intrinsèque au mode de production capitaliste dans laquelle tous les États s’engouffrent et trouvent leur rôle, du plus grand au plus petit. Et l’accumulation de ces conflits ouverts glissant vers une guerre généralisée s’attaque à tous les aspects de la vie politique et sociale de notre classe. L’excuse du terrorisme - et de la guerre au terrorisme – permet de plus en plus à la bourgeoisie d’empêcher toute opposition critique à son ordre économique et politique. Par exemple, lors de la grève du métro de New York en décembre 2005, les grévistes ont été traités de terroristes, de saboteurs de l’effort de guerre américaine, et ont risqué des sanctions allant jusqu’à 25,000$ sous l’effet de la loi Taylor (une loi anti-ouvrière en vigueur dans cet état).

Il n’y a pas à l’intérieur du système capitaliste des forces réellement progressistes. C’est que dans le monde du capital, la sphère politique est complètement dominée par la sphère économique. Le capitalisme n’est pas gérable, il a une logique propre qui est celle de la course aux profits et à l’accumulation de richesses. Peu importe le parti au pouvoir, peu importe les aspirations sociales de celui-ci, il devra obéir à l’ordre économique en vigueur s‘il veut rester en place. Le socialisme dans un seul pays est hors de question, car il n’est pas réalisable. De fait, pour survivre, il doit pactiser constamment avec le capitalisme; et historiquement, il n’a conduit qu’à des aberrations totalitaires qui ne pouvaient déboucher sur autre chose que des dictatures capitalistes.

Prolétaires, pour combattre ces guerres fomentées par les classes dirigeantes, une seule alternative est possible : opposer à la guerre impérialiste des bourgeoisies nationales, notre propre guerre, celle du prolétariat international : la guerre de classe! Ouvriers, ouvrières, il faut envisager des grèves contre la guerre dans tous les secteurs de la production. Cela voudra aussi dire pour nous la confrontation avec les corporations syndicales qui cherchent toujours à nous isoler, usine par usine, et pays par pays, dans leur volonté d‘être un intermédiaire du système capitaliste. Contre l’effort de guerre nationaliste, il faudra opposer la solidarité ouvrière de par le monde, car il y a plus d’intérêts communs véritables entre le soldat canadien et le travailleur afghan qu’entre le soldat canadien et sa propre bourgeoisie. Une longue lutte se poursuit pour le développement de la conscience de notre classe afin d’en finir une fois pour toutes avec la logique guerrière du capitalisme. Prolétaires, nous devons nous unir en participant à la construction d’un parti prolétarien internationaliste, un parti anti-stalinien! Pour que triomphe la paix à l’échelle mondiale, il faut d’abord gagner la guerre de classe.

Socialisme ou barbarie, il n‘y a pas d‘autres choix!

Des communistes internationalistes, Montréal

Vous pouvez nous rejoindre à cette adresse pour questions ou commentaires : cim_icm@yahoo.com

1) The National Security Strategy of the United States of America est un document émis en 2002 qui présente la Nouvelle Politique Étrangère Américaine. Celle-ci affirme que «pour contrer une menace suffisante à notre sécurité nationale (...) pour empêcher ou prévenir des actes hostiles de nos adversaires, les États-Unis vont, si nécessaire, agir de façon préventive.

2) Les pays impérialistes d‘Europe, membres de l’OTAN, sont en train d’élaborer une Politique Étrangère et de Sécurité Commune afin d’élaborer une défense à caractère européen quasiment au sein de l’OTAN.

mercredi 20 septembre 2006

Le maoïsme, un pur produit de la contre-révolution

Alors que la classe dominante ne cesse d’amalgamer dans ses médias stalinisme et lutte prolétarienne et que le Parti communiste révolutionnaire (comités d’organisation) PCR(co) continue de propager régulièrement la falsification grossière du marxisme qu’est le maoïsme nous publions ci-dessous un article paru dans le n° 269 de juin 1997 de Révolution Internationale du vieux Courant Communiste International.

Des communistes internationalistes de Montréal

___________________________________________________

La bourgeoisie ne rate jamais une occasion de perpétuer et semer le mensonge énorme de l'amalgame entre stalinisme et communisme. Elle veut ainsi nous faire croire que, malgré l'effondrement de l'URSS, il reste encore certains pays "communistes", dont la Chine, patrie de ce prétendu "grand révolutionnaire", Mao Zedong. Cette classe de menteurs est passée maître dans l'art de falsifier l'histoire et voudrait inculquer aux prolétaires que, comme le stalinisme, le maoïsme est un produit du mouvement ouvrier. Une telle mystification est un véritable poison contre la conscience prolétarienne. Pour les révolutionnaires, le maoïsme n'a jamais cessé d'être un courant idéologique et politique bourgeois, né de l'écrasement du mouvement ouvrier en Chine, nourri de la contre-révolution stalinienne et des plus sordides intérêts impérialistes.

Le PCC à sa création : une expression du mouvement révolutionnaire international

Le Parti Communiste Chinois (PCC) fut créé en 1920 et 1921, à partir de petits groupes marxistes, anarchistes et socialistes, sympathisants de la Russie soviétique. Comme d'autres partis, le PCC naquit directement en tant que composante de l'Internationale Communiste (IC) et sa croissance fut liée au développement international des luttes ouvrières, produit de la période historique qui avait elle-même donné naissance à la Révolution russe et aux mouvements insurrectionnels en Europe centrale et occidentale. De 1921 à 1925, le PCC passa de 4000 membres à 60 000, exprimant ainsi la volonté et la détermination du prolétariat qui menait un combat acharné contre la bourgeoisie chinoise depuis 1919, principalement dans les zones les plus industrialisées. Certes, dans ce grand pays colonisé à dominante agraire, le prolétariat constituait une très petite minorité. Il subissait en outre des influences idéologiques particulièrement archaïques et arriérées, n'avait qu'une expérience très réduite de lutte des classes et possédait de ce fait une conscience faible et extrêmement hétérogène. Mais il était très concentré, ce qui lui permettait de développer une combativité d'une rare vitalité. Ses luttes tendaient dans cette période à se situer de plus en plus sur le terrain de la défense de ses intérêts propres et à sortir des pièges bourgeois telle la résistance aux différentes puissances impérialistes installées en Chine ou aux "seigneurs de la guerre" chinois, derrière lesquels s'efforçaient de l'enfermer et de l'entraîner la bourgeoisie. Aussi, il tendait de plus en plus à diriger ses luttes contre le Guomindang (incarné par le général Tchiang-Kai-shek), qui incarnait l'aile "progressiste" de la bourgeoisie chinoise, et poussait à l'édification d'un Etat unifié depuis 1910 sous l'impulsion de Sun-Yat-Sen.

L'opportunisme montant de l'IC, en lien avec ses conceptions erronées sur le "droit des nations à disposer d'elles mêmes" l'amena à lancer, en 1922, un mot d'ordre aux conséquences dramatiques pour le prolétariat : réaliser un "front unique anti- impérialiste entre le PCC et le Guomindang". En 1923, le PCC est pratiquement absorbé au sein d'un Guomindang qui est ensuite accepté comme membre sympathisant de l'IC, en 1926, à la veille même de la sanglante répression de la Commune de Shanghai. Prise dans une implacable dynamique de dégénérescence, l'IC, sous la férule d'un Exécutif à la botte de Staline, devient l'instrument direct de la politique impérialiste de l'URSS. Fort de son alliance avec l'IC, le Guomindang, avec la complicité tacite des impérialismes occidentaux, se lance alors dans une répression féroce contre le prolétariat durant les grandes grèves de l'été 1925, assassinant et harcelant les meilleurs militants du PCC qu'il avait auparavant chassés de son organisation. Sourd aux critiques des éléments révolutionnaires du PCC et malgré les exactions anti-ouvrières de Tchiang-Kai-shek, l'Exécutif de l'IC ne renonçait pourtant pas à son alliance avec un Guomindang dont l'unique objectif était de prendre le pouvoir et d'écraser son ennemi mortel, le prolétariat. Le massacre de la Commune de Shanghaï en 1927, mené par Chiang-Kai-shek (avec l'aide précieuse et active des puissantes sociétés secrètes implantées dans le prolétariat comme la Bande Verte), l'écrasement des insurrections de Nanchang puis de Canton, sonna le glas du combat prolétarien et du PCC comme Parti du prolétariat.

Le PCC dans la contre-révolution : une des pires caricatures de parti stalinien

Alors que les meilleurs éléments révolutionnaires du PCC étaient pourchassés et exécutés, sa fraction la plus stalinisée, à laquelle appartenait Mao Zedong, chargé spécialement des liens entre le PCC et le Guomindang, soutenait et justifiait ce bain de sang par la politique de collaboration avec la bourgeoisie "progressiste" qui correspondait aux besoins de l'Etat russe.

Vidé de sa base prolétarienne, le PCC, tout en poursuivant la politique anti-prolétarienne prônée par le Komintern dans les centres ouvriers, se mit à théoriser, en particulier sous la plume de Mao, le "rôle révolutionnaire" de la paysannerie, exprimant ainsi la transformation radicale de sa nature de classe. Il se fit alors le défenseur des paysans, mais aussi des couches de la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie hostiles à l'autoritarisme du nouveau maître de la Chine, Chiang-Kai-shek. Les nouveaux cadres du Parti étaient soigneusement choisis par Staline, qui utilisait le PCC comme instrument de l'expansion impérialiste russe et comme moyen de pression et de tractations avec le Guomindang. L'affluence massive d'éléments contre-révolutionnaires, d'aventuriers de toutes sortes, de petits bourgeois et bourgeois en rupture avec Chiang-Kai-shek, transforma le PCC en un véritable cloaque d'intrigues et de manoeuvres, où s'opposaient violemment pour le contrôle du Parti différentes cliques adverses.

L'épisode de la "Longue Marche", loin d'être l'épisode héroïque de "résistance communiste" sous la direction du "grand timonier" Mao, eut comme objectif essentiel d'unifier les nombreux foyers de guérilla existants en Chine sous un commandement unique et centralisé, afin de constituer une armée bourgeoise digne de ce nom, pour le compte du grand frère stalinien qui contrôlait étroitement ses cadres. Les appétits impérialistes russes devenaient en effet de plus en plus pressants et avaient de ce fait provoqué un refroidissement de son alliance avec le Guomindang. Dans ce but, les masses des paysans pauvres furent embrigadées et utilisées comme chair à canon : la "Glorieuse Longue Marche", qui dura d'octobre 1935 à octobre 1936, fit plusieurs centaines de milliers de morts parmi eux. Et si ce fut la ligne du "grandiose commandant en chef" Mao qui l'emporta durant cette campagne, ce n'est même pas grâce à ses talents de stratège militaire, réputés être particulièrement médiocres. C'est surtout grâce à sa capacité de jouer et profiter des discordes existantes, et de celles que lui même attisait, pour asseoir son pouvoir au sein d'une Armée rouge chinoise où se mêlaient, aux côtés de combattants sincères, bureaucrates staliniens et arrivistes de tous poils.

Mais au moins une chose était sûre, c'est que toutes ces cliques, que ce soient celles du PCC ou du Guomindang, étaient unies sur l'essentiel : la défense du capitalisme chinois. C'est ainsi que lors du conflit sino-japonais de 1936, le PCC, allié à nouveau au Guomindang, se distingua encore comme le principal fournisseur de chair à canon de la guerre impérialiste. En 1941, alors que l'armée allemande entrait en URSS, Staline, menacé sur deux fronts, signa un pacte de non- agression avec le Japon. La conséquence immédiate fut la rupture du PCC avec Moscou et la victoire de la ligne maoïste contre la ligne pro-russe. Le PCC va donc collaborer d'autant plus, les Etats-Unis entrant en guerre contre le Japon en 1942, à une alliance avec le Guomindang aux ordres de l'oncle Sam. Au sein du Parti, de 1943 à 1945, les grandes purges anti-staliniennes atteignirent alors leur apogée, le maoïsme devenant dès lors la doctrine officielle du Parti.

Le maoïsme : une doctrine capitaliste d'Etat

Les historiens et intellectuels bourgeois entretiennent tout un mythe autour du maoïsme, "communisme à la sauce chinoise", porté par Mao Zedong, prôné mensongèrement comme un des fondateurs du PCC, celui qui allait instaurer le "socialisme" dans ce grand pays. Les idéologues de la bourgeoisie présentent l'arrivée du "grand timonier" à la tête de la Chine comme le produit d'une "révolution populaire, paysanne et ouvrière", mais la réalité est radicalement différente : le PCC est arrivé au pouvoir à la suite de sordides tractations impérialistes. En effet, c'est en monnayant son retour dans le giron de Moscou, contre les Etats-Unis et après les accords de Yalta, que le PCC va pouvoir définitivement éliminer son rival direct, le Guomintang, en 1949, et fonder la "République populaire chinoise".

Une fois les rênes de l'Etat en mains, il pourra donc, avec Mao à sa tête, donner libre cours à une exploitation féroce des ouvriers et des paysans pour tenter de reconstruire ce pays immense, totalement exsangue après des décennies de guerre civile et de guerres impérialistes.

En son sein, la lutte à mort entre les différentes fractions rivales va plus que jamais s'exacerber. C'est encore sur le dos des couches exploitées, de la classe ouvrière et de la paysannerie, que vont se régler de la façon la plus sanglante les féroces luttes pour le pouvoir auxquelles s'adonnent Mao et consorts. Et alors que tous les historiens bourgeois nous présentent toutes ces étapes comme un renforcement du "socialisme", elles n'ont au contraire fait que montrer la même férocité et la même impuissance du capitalisme d'Etat façon "maoïste".

Le célèbre discours de Mao Zedong de 1957 proclamant la "Révolution des Cent Fleurs" représenta une première tentative de la part de celui-ci pour consolider son emprise idéologique sur les masses et tenter de les mobiliser contre ses rivaux dans le Parti. Dans sa continuité, et sous couvert de libérer de "nouvelles forces productives", le lancement du "Grand bond en avant", moins d'un an plus tard, avait pour but de prouver que le "suprême leader" était infaillible dans le gouvernement du pays. Ce "Grand bond" fut un bond extraordinaire dans la catastrophe économique (catastrophe annoncée par les dirigeants du Parti eux-mêmes). Le seul résultat économique fut une famine effroyable, faisant des dizaines de milliers de morts en à peine plus d'un an, et, à travers la constitution de "Communes populaires", la mise au pas de la paysannerie, puis l'accentuation de l'exploitation de la classe ouvrière par la naissance embryonnaire d'une industrie lourde au service de l'économie de guerre. Mais il précipita aussi la mise à l'écart de Mao par l'ensemble du Parti en 1959.

Cependant, ce dernier, que ces rivaux comme le nouveau président Liu Shao-qi pensaient avoir neutralisé, oeuvra patiemment durant sept ans dans l'ombre pour provoquer en 1966 le vaste mouvement de la prétendue "Révolution culturelle". Cet événement donna lieu à une des pires falsifications de l'Histoire, à laquelle participèrent avec une rare ferveur les idéologues bourgeois de tous bords. Animé d'une incroyable soif du pouvoir, Mao va jouer sur deux tableaux. D'un côté, il s'appuiera sur les cadres d'une armée habilement réorganisée par le ministre de la Défense pro-maoïste, Lin Biao, en fonction du coup d'Etat prévu, et abondamment instruite du "Petit Livre Rouge" ; de l'autre côté, il appellera à la formation des fameux "Gardes rouges", recrutés dans les couches de la petite-bourgeoise estudiantine, excitée et appâtée par des postes dans l'Etat. Ces deux forces se trouveront de plus en plus face à face, entraînant de larges fractions du prolétariat, plongeant tout le pays dans la guerre civile et la misère, dans un chaos indescriptible, ce qui était justement le but recherché par Mao afin d'en rejeter la faute aux dirigeants et en tirer tout le bénéfice. C'est ce qu'il fera d'ailleurs au bout de trois ans d'horreurs sous la direction du "grand timonier", de massacres dans la population, de purges massives dans le PCC, jusqu'après son retour au pouvoir en 1968 qui signera l'arrêt de mort physique de ces "Gardes rouges" qui s'étaient fait berner par son mot d'ordre "N'oubliez pas la lutte des classes". Le nombre de morts résultant des combats et de la famine est incalculable. Mais, des centaines de milliers avancés comme chiffre par les médias occidentaux, Mao, avec un cynisme achevé, dira lui-même à la fin de sa vie qu'ils étaient bien en deçà de la réalité !

Alors que le maoïsme poursuivait sans relâche son oeuvre destructrice sur le sol national chinois, son action impérialiste ne connaissait pas non plus de repos. C'est pour cette raison que l'Etat chinois, marchant sur les plates-bandes russes en Mongolie par exemple, rompait vers 1960 avec l'URSS. L'invasion du Tibet, sa participation active dans la guerre du Viêt-Nam, son soutien de premier plan aux Khmers rouges de Pol Pot au Cambodge avec la bénédiction des Etats-Unis, la création de multiples groupes armés tel le Sentier Lumineux jusqu'en Amérique du Sud, sous prétexte de soutenir les "luttes de libération nationale", ont émaillé la montée de la Chine impérialiste "reconnue" par les "Grands". Et si le mensonge du caractère "révolutionnaire" de l'Etat chinois maoïste (qui avait applaudi la répression de l'insurrection ouvrière de 1956 en Hongrie par les troupes russes) a été perpétué et amplifié à grands coups de trompettes par toutes les fractions de la bourgeoisie occidentale, c'est parce qu'il a été un puissant facteur de mystification et de confusion dans les luttes ouvrières au coeur du capitalisme et à sa périphérie.

Aujourd'hui, la bourgeoisie continue à présenter Mao et ses successeurs comme de véritables et inflexibles représentants du communisme. En perpétuant un tel mensonge, la classe dominante ne vise qu'un seul objectif : pourrir la conscience des prolétaires(1) et dénaturer la perspective historique de leurs combats de classe, la destruction du capitalisme mondial et l'instauration d'une véritable société communiste.

___________________________________________________

(1) Note des communistes internationalistes de Montréal

Nous n’excluons pas le fait qu’il y ait encore des travailleuses et des travailleurs intègres qui croient au encore au maoïsme.

mardi 15 août 2006

Communiqué d’information à l’attention des organisations de la Gauche Communiste internationale

Bonjour camarades,

La présente lettre est pour vous signaler la constitution d’un nouveau groupe issu de la Gauche Communiste , à Montréal (Canada). À dire vrai, nous n’en sommes encore qu’au stade embryonnaire et à la limite de pouvoir nous proclamer « groupe » puisque nous sommes peu d’individus, et en profonds questionnements politiques. Bien que nous provenions d’orientations gauchistes différentes (maoïsme, trotskisme, et anarchisme), les dernières années nous ont vus nous rapprocher et adhérer aux positions de la Gauche Communiste , particulièrement de la Gauche italienne. De fait, nous avons tous été sympathisants à des degrés divers du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire à travers le Groupe Internationaliste Ouvrier du Canada, ou de son journal « Notes Internationalistes ». Notre héritage politique actuel tire donc principalement ses sources de la tradition de Bilan, mais aussi conjointement de la Gauche germano-hollandaise, et de la Gauche communiste de France (la fraction de 1945). Ce sont les courants de Gauche qui ont véritablement su dégager la praxis révolutionnaire du marxisme, en consolidant les acquis historiques du prolétariat et en tirant les leçons des erreurs passées. C’est aussi cette tradition que nous souhaitons défendre et perpétrer.

Maintenant, la raison pour laquelle nous n’avons pas poursuivi notre travail au sein du Groupe Internationaliste Ouvrier – ou de son journal « Notes Internationalistes » – relève de difficultés politiques rencontrées à travailler au sein de ce groupe (notamment l’impossibilité de débattre des divergences réelles), a contrario aux sectarisme ou particularisme politiques. De ce fait, après avoir remis nos démissions, deux de nous avons réitéré notre accord complet avec la ligne politique générale du BIPR et sa plateforme. Cependant, le fait de ne plus être militants du GIO nous a offert davantage de temps et de liberté afin d’approfondir nos connaissances du camp prolétarien, de même que la possibilité d’étudier plus fondamentalement les différents éléments qui le composent. C’est ainsi que certains doutes et questionnements ont été soulevés lors de nos discussions à propos du BIPR – en particulier au sujet de ses politiques quant à la constitution de ses groupes affiliés – qui font en sorte que nous ne puissions plus actuellement exprimer notre complet accord avec ses politiques générales.

Puisque nous n’en sommes actuellement qu’à nos premiers balbutiements à titre de groupe, et puisque nous constatons un manque d’acquis de connaissances générales par rapport à la Gauche communiste internationale en ce qui nous concerne, nous nous donnons donc maintenant comme tâche principale l’étude des diverses tendances politiques issues de ce courant afin de prendre et de clarifier nos propres positions organisationnelles. Nous souhaitons aussi essentiellement prendre contact avec différents groupes de la Gauche communiste pour ouvrir un dialogue avec ceux-ci, dans le respect et la camaraderie, malgré les divergences politiques qui surgissent parfois entre les éléments impliqués dans ce genre de confrontation positionnelle. D’ailleurs, nous nous donnons comme mandat d’intervenir le plus souvent possible, selon nos forces réelles, au sein de notre classe, afin d’échanger et de participer dans une certaine mesure à la clarification du programme prolétarien, et à l’édification du parti révolutionnaire.

Merci de l’intérêt porté à notre présence, et salutations internationalistes,

Des communistes internationalistes de Montréal,

15 août 2006.

cim_icm@yahoo.com

CIM_ICM C.P. 55514, Succ. Maisonneuve, Montréal,QC Canada H1W 0A1